Stratégies de transport favorables à la croissance et à la réduction de la pauvreté

Burkina Faso, Sierra Leone Politiques et stratégies Activités

Une stratégie de transport favorable à la croissance et à la réduction de la pauvreté (Pro-Growth Pro-Poor Transport Strategy, PGPTS) est un instrument sectoriel qui oriente les ressources vers des interventions qui soutiennent la croissance économique et la réduction de la pauvreté à travers les transports. C’est également un outil essentiel pour améliorer l'efficacité et l'efficience de l'utilisation des ressources grâce à une plus grande cohérence entre les politiques sectorielles, les dépenses et les résultats. Le transport joue un rôle essentiel pour assurer qu'une approche «pro-croissance» ait des effets «pro-pauvres» dans le long terme. Cet instrument met l'accent sur les politiques et les interventions en matière de transports en stimulant la croissance et en ayant un effet positif sur la réduction de la pauvreté. La stratégie met l'accent sur les interventions facilitant la réalisation des objectifs que les stratégies de réduction de la pauvreté (SRP) considèrent comme la source de la croissance. Une PGPTS fournit une vision  à long terme et des objectifs stratégiques pour le développement du secteur des transports.

Elle décrit les conditions et le périmètre des partenariats stratégiques entre le secteur des transports et les autres secteurs économiques et sociaux afin d'atteindre efficacement ces objectifs, et ainsi donner une définition claire de la mission du transport au sein de l'économie nationale.

Une PGPTS contient un plan d'investissement à long terme pour le secteur et définit les changements de politique nécessaires pour atteindre les objectifs sectoriels. Une PGPTS doit être compatible avec la croissance nationale et les stratégies de réduction de la pauvreté et doit contribuer à la réalisation des objectifs économiques nationaux. Elle fournit généralement les éléments suivants :

  • Une vision et  des objectifs stratégiques pour le secteur des transports;
  • Les investissements dans les transports pour faciliter la croissance économique et la réduction de la pauvreté;
  • Les politiques et les partenariats inter-secteurs, les changements institutionnels et les stratégies nécessaires pour atteindre les objectifs d'investissement et créer les capacités de gestion du secteur;
  • Le cadre de suivi et d'évaluation pour mesurer l'impact des transports sur la croissance économique et la réduction de la pauvreté.

Une vision sectorielle donne l’image du secteur des transports à long terme. De même, les objectifs stratégiques énoncent ce que le secteur cherche à atteindre à court, moyen et long terme. Ces objectifs représentent les résultats à atteindre par le secteur. La mise en œuvre d’un cadre d'investissement pour les transports requiert la création  "d’un schéma directeur des transports" qui identifie les programmes d’investissement ainsi que les changements juridiques, institutionnels et réglementaires. Il identifie aussi les activités nécessaires pour promouvoir le développement du transport intégré, y compris les plans de financement et le calendrier pour la mise en œuvre des programmes de développement.

Le SSATP a été impliqué dans les travaux menés au Burkina Faso pour préparer la nouvelle politique de transport utilisant l'approche PGPTS. Des travaux sont en cours au Sierra Leone pour examiner les stratégies actuelles du secteur des transports et formuler une nouvelle stratégie qui comprend un programme d'investissement pour le secteur.

Burkina Faso


Le Burkina Faso a été le premier pays pilote à participer à l'application de la stratégie de transport favorable à la croissance et à la réduction de la pauvreté au titre du Thème 1 du Second Plan de développement (SSATP - DP2). La révision de la stratégie pour le développement du secteur des transports au Burkina Faso a été basée sur une stratégie de croissance accélérée du pays et de développement durable - l'équivalent d'une stratégie nationale de réduction de la pauvreté. Ce fut donc un travail significatif qui a finalement abouti à la formulation d'une nouvelle politique des transports qui a abordé la réduction de la pauvreté dans le contexte de la décentralisation et des thèmes émergents comme la protection environnementale et sociale, l'égalité hommes-femmes et la sécurité routière.

La validation du rapport de la phase 1 de l'étude a eu lieu le 26 août 2010. Le SSATP a signé un accord avec le gouvernement du Burkina Faso pour organiser des ateliers afin de discuter des résultats de l'étude avec les parties prenantes dans la première moitié de 2011.

Le processus participatif qui a suivi a encouragé la participation active des acteurs du secteur privé et public et a facilité la participation des parties prenantes dans le développement de la stratégie. Les ateliers de consultation de celles-ci (public, privé et civil) au niveau régional ont eu lieu du 25 février au 4 mars 2011.

Avant que le processus n’ait été achevé, un nouveau gouvernement a été mis en place et le coordonnateur national du SSATP qui était en même temps le coordonnateur pour tous les programmes de transport a été nommé nouveau ministre de l'Equipement et du développement territorial.

La stratégie a finalement été adoptée par le Conseil des ministres le 21 décembre 2011, et des tables rondes des donateurs devaient avoir lieu en 2012, afin d’obtenir du financement pour le programme de transport au Burkina Faso. Des ateliers régionaux ont été organisés dans le but de valider le choix des projets proposés sur la base des priorités établies par la stratégie.

La stratégie intègre le Cadre Stratégique de Réduction de la Pauvreté, les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le cadre de la décentralisation, le Programme national de développement du territoire (Schéma National d'Aménagement du Territoire-SNAT) et la loi d'orientation du secteur des transports.

Les principales préoccupations soulevées lors des ateliers de consultation étaient les suivants :

  • le rôle des collectivités décentralisées dans la stratégie de transport;
  • la définition de la stratégie de transfert de compétences du niveau central au niveau local; l'inclusion des problèmes de mobilité des personnes handicapées;
  • l'intégration minutieuse des questions de sauvegarde et de rémunération, avec l'implication du niveau décentralisé dans la mise en œuvre;
  • l'implication des communautés locales dans la définition et la conception des projets de transport en milieu rural.

Les projets de la nouvelle stratégie ont été sélectionnés en fonction de leur potentiel pour contribuer à l'objectif d'accroître la compétitivité du secteur. En conséquence, les investissements dans le secteur ont été priorisés en termes de financement comme suit : les routes et les transports régionaux - 64%; transport rural - 15%, et le transport aérien et urbain 8% chacun.

Sierra Leone


La stratégie de transport mise à jour au Sierra Leone vise à faire contribuer le secteur des transports plus efficacement à la réduction de la pauvreté comme précisé dans le document "Agenda pour la prospérité" - la stratégie de réduction de la pauvreté du pays couvrant la période de 2008 à 2012. Les travaux ont commencé début 2012 et le rapport final est attendu pour le dernier trimestre 2012. Les travaux en cours au Sierra Leone porteront sur les quatre principales questions suivantes :

  • la nature et la quantité de la demande de transport, maintenant et dans l'avenir
  • la définition du système national de transport et ses défauts physiques
  • comment financer les déficits d'infrastructures
  • comment réorganiser le secteur des transports pour qu'il puisse mieux répondre aux attentes

L'étude va générer une vision pour le système physique de transport et de l'organisation du système de transport, ie les besoins d'investissement du secteur et les rôles et responsabilités du secteur. Cette vision engendrera une politique (les principes directeurs pour le secteur des transports), qui elle-même engendrera une stratégie (l’approche pour atteindre les objectifs de la politique), qui permettra alors de formuler un programme et des projets. Les projets seront ensuite rassemblés dans un plan d'activités.