|
Certaines
technologies se répandent 'spontanément'
|
Lorsqu'un
moyen de transport est approprié et rentable, l'adoption rapide est
possible en une génération. Le financement par le gouvernement et
la promotion ne sont pas des conditions nécessaires à une adoption
rapide. Les entrepreneurs sont capables, sans recours au secteur public,
de mettre eux-mêmes en place des sites de production et des filières
de fournisseurs en faisant appel à leurs réseaux commerciaux formels
et informels. |

Un exemple d'utilisation des transports
par
le secteur privé en Guinée
|
Certaines technologies se répandent rapidement et 'spontanément'
La plupart des technologies
de transport ont été développées et diffusées par des entrepreneurs
et des utilisateurs et non par les services publics. Cela est vrai
pour le développement et la diffusion des brouettes, des charrettes
tirées par des animaux, des bicyclettes, des vélos-pousse et des
motos.
|

Parking pour mobylettes et bicyclettes
au Burkina Faso où l'utilisation des cycles s'est répandue rapidement
ces dernières années |
Transport de chargements sur des vélos-pousse
en Inde
|
|
Le développement et la diffusion
des vélos-pousse
Le pousse-pousse est une
charrette à deux roues tirée par une personne. Le vélo-pousse tire
son origine d'une combinaison entre la partie antérieure d'une bicyclette
et la partie postérieure d'un pousse-pousse. Les vélos-pousse sont
utilisés depuis 60 ans dans le sous-continent indien. Plus de six
millions de vélos-pousse, fabriqués et utilisés par des entrepreneurs,
font circuler marchandises et personnes. Le succès du vélo-pousse
est dû à sa capacité de transport, à sa relative simplicité et à
son faible coût, à la facilité de fabrication et de réparation locales
et à son utilisation simple. Les ingénieurs prétendent que la conception
des modèles est pauvre, qu'ils ont un mécanisme inefficace, quils
sont trop lourds, peu maniable, sans amortisseurs, avec des roues
fragiles et des freins peu appropriés. En Inde et au Bengladesh,
plusieurs initiatives récentes ont tenté d'améliorer le confort
de l'utilisateur et l'efficacité technique des modèles. Si les pièces
détachées étaient disponibles et si les utilisateurs de pousse-pousse
le demandaient, les nombreux petits fabricants seraient en mesure
de copier et de disséminer rapidement les nouveaux modèles. Cependant,
jusqu'à présent, les modèles améliorés n'ont été ni adoptés ni fabriqués
à grande échelle.
|

Charrettes à âne utilisées pour le transport
au marché en Mauritanie
|
|
La
diffusion des charrettes à âne en Mauritanie
En Mauritanie les ânes sont
utilisés depuis des siècles pour transporter l'eau, les marchandises
et les personnes. Jusqu'à une époque récente, on trouvait peu de
charrettes (moins de 1000 en 1960). Récemment, on a vu une large
diffusion des charrettes tirées par des ânes ou des chevaux. Plus
de 75,000 charrettes à ânes sont utilisées à présent. Cette
croissance rapide est due non à l'intervention du gouvernement mais
à l'initiative des entrepreneurs. Les modèles de charrettes ou leurs
pièces proviennent d'ateliers sénégalais et maliens. Certaines charrettes
ont été amenées par la frontière Sud mais la plupart sont construites
dans des petits ateliers à partir de pièces détachées importées.
Les charrettes coûtent de $180 à $260 et représentent un investissement
de 15 millions de dollars en 20 ans. Le crédit pour l'acquisition
de charrettes a été minime. Les transporteurs urbains et les ménages
ruraux trouvent l'investissement rentable. Les charrettes ont augmenté
la capacité des ânes à transporter l'eau, le fourrage, les produits
agricoles, les matériaux de construction, les biens d'échange, les
personnes et les déchets urbains. Les charrettes à ânes sont maintenant
importantes pour les économies urbaines et rurales de Mauritanie.
|
|