Établissement d'un observatoire des barrières non physiques sur le corridor Brazzaville-Kinshasa-Bangui-Kisangani

Cameroon, Central African Republic, Congo, Democratic Republic of, Congo, Republic of Intégration régionale Activités

En 2010, la Commission internationale du Bassin Congo-Oubangui-Sangha (CICOS)  a demandé des fonds au SSATP pour mener une étude de référence sur le Corridor Brazzaville-Kinshasa-Bangui-Kisangani en vue d'établir un observatoire des barrières non physiques. La CICOS est une organisation sous-régionale créée en 1999 entre la République du Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo et la République démocratique du Congo, après la signature d'un accord d'établissement d'un régime fluvial uniforme. Cet accord avait pour objectif une gestion intégrée du bassin, une utilisation optimale des cours d'eau navigables existants, et une communauté d'intérêts des parties à cet accord. L'article 9 de cet accord souligne que les états doivent entreprendre l'élimination des barrières non physiques susceptibles d'empêcher la fluidité du trafic fluvial.

Défis et obstacles au développement

Malgré le potentiel important du bassin du Congo, les économies de la région sont toujours stagnantes, dominées par des industries à valeur ajoutée relativement faible (agriculture de subsistance et activités d'extraction). Une conséquence directe de cette situation est l'augmentation considérable de la pauvreté, affectant la majorité de la population résidente du Bassin, à des degrés divers bien sûr, suivant les zones et les pays, mais toujours dans une large mesure. La compétitivité de plusieurs industries dépend largement des coûts de transport. Cette dépendance augmente pour les industries d'exportation situées dans les zones loin de la côte ou dans des pays enclavés, tel que la République centrafricaine. En l'absence de mécanismes de facilitation efficaces, les transporteurs doivent souvent supporter des coûts supplémentaires en raison de l'état médiocre de l'infrastructure des transports, des longues procédures de dédouanement et de transit, de la pléthore de procédures administratives, et de toutes sortes d'irrégularités telles que les collectes illégales de taxes, la double taxation pour les mêmes produits, et une perte de temps considérable).  Tous ces éléments contribuent à alourdir les coûts du transport dans la région de 20 pour cent de la valeur des importations, ce qui est deux à trois fois plus élevé que les moyennes observées ailleurs.

Établissement d'un observatoire

Il faut par conséquent s'attaquer à ce problème en trouvant des stratégies et des actions qui contribueront à réduire les pratiques anormales et à encourager le développement durable de l'activité économique sur le fleuve. La création d'un observatoire des barrières non physiques sur le corridor fluvial Brazzaville-Kinshasa-Bangui-Kisangani  est une solution appropriée pour résoudre cette situation et pour fournir des réponses adéquates qui satisfassent les attentes des utilisateurs souhaitant utiliser les services du corridor sans difficulté et sans contrainte. La mission générale de l'observatoire est de fournir des autorités de supervision sur le bassin Congo-Oubangui-Sangha avec une vision claire des conditions de changement pour l'utilisation des cours d'eau, par un contrôle régulier des indicateurs de performance appropriés, pour permettre l'adoption des mesures d'amélioration nécessaires et fournir aux utilisateurs des informations fiables sur les indicateurs de progrès concernant la réduction des contraintes qui affectent leurs activités. L'objectif est de réduire progressivement le niveau des barrières non physiques dans le bassin, ce qui à son tour permettra d'encourager une augmentation des activités commerciales et de réduire les coûts de transport sur les cours d'eau du bassin, et ainsi de renforcer le support au développement des économies des pays membres.

Recommandation et marche à suivre

Une étude de référence sur le corridor financée par le SSATP a récemment analysé la situation sur le corridor Brazzaville-Kinshasa-Bangui-Kisangani. Elle définit des indicateurs de surveillance pertinents, et propose des recommandations pour l'établissement, la structure organisationnelle, et les sources de financement pour l'établissement d'un observatoire. Cette étude va maintenant documenter des débats politiques de haut niveau sur l'établissement et le financement de l'observatoire. En outre, le SSATP va assister la CICOS dans ses prochaines étapes de création de l'observatoire des pratiques anormales, en facilitant le processus de consultation et de prise de décision.